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Mon côté de la barrière

17 décembre 2018

Les diabétiques

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Assieds toi un instant et écoute ce que je vais te dire.

Parce que je te vois toi, de loin, à ricaner d'eux.

 

Tu te dis que c'est parce ce que c'est le début et qu'ils verront bien, au fil du temps, comme la passion se joue de leurs certitudes.

Qu'ils sont drôles de penser que le monde continuera de leur donner le tournis tant qu'ils seront main dans la main.

Que c'est au mieux mignon, au pire absolument infecte de sirop de glucose tout coulant.

Et qu'ils finiront par avoir envie de s'en laver les mains.

Parce que les sentiments c'est ça: un peu d'étourdissement pour beaucoup de mièvrerie.

 

Mais t'as rien compris mec.

 

T'as rien compris à ce qu'elle ressent pour lui. T'as aucune idée de ce qui la renverse depuis des mois.

Tu t'imagines pas à quel point ils ont essayé, essayé de rationaliser ce boucan qui ne cesse d'accroitre dans tout leur être.

Ils ont mis des casques anti-bruit, les décibels sont passées à travers.

Tu l'entends pas, toi, leur musique.

Et puis tu t'imagines même à quel point c'est impossible pour eux d'éteindre le son, d'essayer d'écouter autre chose.

Qu'est ce que tu connais de leur vie d'abord ? Tu l'as vécue, toi, l'hécatombe d'avant ? Celle qui les a menés jusqu'ici ?

Ils n'avaient rien demandé. Au mieux ils l'avaient un peu rêvée, au pire ils se consolaient en se disant qu'il n'y avait qu'à ramasser ce qui existait déjà, et puis le vivre un peu.

Parce que les gens comme toi racontent à tout le monde que s'aimer de cette façon c'est une chimère qui ne prend racine que dans les téléfilms de Noël.

Et surtout comme ils s'en cognent au fond de savoir ce que tu penses.

Ils sont seulement tristes que toi tu n'y crois pas. Attristés pour toi parce qu'ils ont longtemps été à ta place.

A penser qu'ils sont obligés d'avoir mal pour espérer un peu de baume apaisant.

Se choper des sciatiques pour au moins espérer quelques massages.

 

Mais tu sais mec, on a longtemps répété à leur vie qu'il fallait qu'elle souffre pour être belle.

 

Sauf que la beauté tu vois, elle est là sans qu'on la façonne, sans qu'on la brutalise pour qu'elle ressemble aux autres.

Elle est simple, naturelle et sans artifice.

 

Et ce qu'elle est jolie leur vie!

 

Belle même cabossée des accidents du passé. D'une beauté brute et sans pareille.

Belle parce qu'elle est innocente, bienveillante et espiègle.

 

Elle est belle parce qu'elle est faite de leurs imperfections et de leurs profonds espoirs.

 

Allez...baisse pas la tête.

Tu pouvais pas savoir tout ça.

 

T'as le droit tu sais d'ajouter du sucre dans ta vie à toi. Même si on te sermonne que tu deviendras diabétique du bonheur.

Y a trop de gens qui s'imaginent que ce qui est sain est forcément fade.

 

Sois pas comme tous ceux-là. Tu mérites tellement mieux que ça.

 

Tiens, je te passe le sucrier..

 

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5 juin 2018

Risk,le jeu de la vie

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" Vas-y relance "

Ouais j’en sais rien. Sur le moment, je boude un peu.

J’étais bien embarquée, j’avais misé sur pas mal de cases. Bordel, tout à refaire.

Des personnes différentes pourtant. Mais certaines ont triché dans les règles.

Du mauvais adversaire, du fourbe, de celui qui se débine en milieu de partie. Ça m’a sévèrement gonflée.

J’avais pleins de liasses, misé sur des dizaines d'hôtels de bonne volonté. Des ptits joueurs les gens.

Sur le moment t’as plus la gagne. Juste l’envie de balancer le plateau, les pions et simplement te taper le Scrabble du dimanche après-midi en famille.

J’étais en train de ranger ma vie bien sagement dans sa boite en carton aux bords un peu défoncés. J’ai remis le couvercle par-dessus et mon regard ne s’est plus détaché de l’inscription.

Derrière son allure de Monopoly, mon divertissement, mon jeu tactique, de rôle, d’arcade, d’imagination, d’inventivité, de bataille stratégique s’appelle « Risk ».

Tu te souviens un peu je pense. Si t’es de la même génération que moi ça doit te parler.

Ne cherche pas à te souvenir des règles. Ce ne sont pas les mêmes. Elles viennent de moi et sont très souvent réécrites.

Les yeux rivés sur l’appellation que j’ai donné au jeu de ma vie, je ré-ouvre la boite. Juste comme ça pour voir. Prendre un pion dans la main. Le poser là, comme ça, nonchalamment. Lancer fébrilement les dés. Avancer, un peu.

On a qu’à dire qu’on fait un tour pour rien.

Puis je les vois de nouveau jetés, ces dés. Cette fois aucune de mes mains n’a pourtant dirigé quoi que ce soit.

Je lève la tête. Un partenaire de jeu est assis face à moi.   

Ok. Inspiration, expiration. Si ça se corse, je peux toujours déclarer forfait.

Les voix derrière moi me conseillent du repos pour être au plus proche de la victoire.

Mais me laisser aller à quelques cases de plus… Quelques cases… Comme ça. Tu crois que ce serait mal? Puisque je suis joueuse. Alors.

Case départ.

Des pupilles se croisent et se dilatent à mesure du plateau qui se remplit de cartes retournées. Deux sourires s’esquissent, font découvrir des rangées de dents, deux bouches qui se décrispent et laissent entendre leurs voix.

Et la partie se poursuit, cette fois avec beaucoup plus de volonté que celle misée au départ par chacun des compétiteurs qui décident de faire équipe ensemble plutôt que de se faire front.

Risk.

Le rythme s'accélère, les tours sont de plus en plus passionnants. C'est à ça que l'on reconnait les vrais joueurs. Tantôt au milieu d'une partie effrenée, tantôt au milieu d'une manche plus calme autour de laquelle il est simplement agréable de faire évoluer ses pions l'un près de l'autre.

J’en suis à ce genre de partie qui dure des heures sans que le temps n’ait une quelconque importance. Je ne connais pas l’issue.

Mais j’ai compris une chose. Dans tous les cas je gagne. Parce que j’ai décidé de participer coûte que coûte.

Me risquer à de nouveaux collègues, de nouvelles missions, des objectifs, des tours de plateau compliqués pour une récolte beaucoup plus intéressante sur une prochaine manche.

Mais surtout accepter de perdre, pour finalement être déjà gagnante sur la manche d’aujourd’hui. Accepter les échecs précédents pour en apprécier doublement mes actuelles réussites.

Avoir un équipier qui me confie ses ruses pour avancer au même rythme et sur les mêmes cases. Réfléchir ensemble à comment placer les pions.

Aucune adversité. Personne qui ne veuille transgresser quoi que ce soit.

Risk. Le risque. Se risquer à une partie sans stress. Se risquer régulièrement à des cartes chance.

Se risquer à la meilleure des parties jamais débutée. A peut-être dégringoler, probablement être heureuse. Etre prise au jeu.

S’aventurer avec Alan Parrish, être Sarah Whittle, puis être absorbés dans Jumanji.

 

Qu’importe la mousson, il suffira de faire un double pour gagner la partie.

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21 avril 2018

Grand bain

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Un jour. 10 ans auparavant, tu avais une minuscule journée à peine.

Quelques heures de toi, de tes tout petits cils, de tes micros ongles tout mous et d'une ou deux crises de hoquet.
J'avais mal aux seins, t'avais des coliques. On se découvrait de chair en chair, à travers nos odeurs et celle de l'hôpital. Entre deux visites, entre deux examens post-partum. Entre tout ce qui formait un mirage autour de nous. Je pleurais de joie et de chute d'hormones, je devenais mère au même titre que tu devenais une personne au milieu de tous ces autres. Nous allions vivre une aventure extraordinaire.

Il y a 10 ans tu avais un jour. Le monde autour continuait de s'agiter.
A la télé, Cindy Sander faisait découvrir son "papillon de lumière", devenant la risée de bon nombre de français. Sarkozy faisait le bilan de sa première année de mandat. Ma vingtaine à moi était à peine entamée et MSN existait encore.
Ton papa avait fêté ta naissance la veille au soir avec ma famille tandis que j'avais si peu dormi, préférant écouter le bruit de ta respiration. Ton souffle. Si banal. Si magnifiquement banal. Toi petite humaine si peu consciente de ce qui était entrain de se mettre en place. Ta vie. Notre vie.

10 ans et une journée de ton évolution, de la cloque de ta lèvre supérieure à mon gloss emprunté pour ta première boum.

Tu es si grande et si petite.
Premiers billets de concert achetés, tu commences à refuser ton surnom, les robes de princesses sont mises en vente.

Sans avoir commandé de photocopie, je te vois pourtant à ton tour manier les phrases, les déclarations , bidouiller dans ton coin pour fabriquer de bric et de broc. Vouloir ranger ta chambre pour finalement tout sortir parce que tu redécouvres des trésors cachés.
Et puis faire des grimaces, développer ta folie, et surtout ne pas t'en soucier. Spontanéité et tempérament affirmé.

Oui tu m'affrontes, tu me fais face.

Bien sûr que je comprends. Bien sûr que tu as besoin d'être et de devenir, presque sans moi.

Alors sois. Aime. Hurle. Bouffe.

Mon amour si tu savais comme je te veux vivante et combative. Défie moi si tu le souhaites, forge toi, défonce les murs de mots qui te feront barrière. Détache toi pour mieux revenir. Parfois.

Avance, même si je dois pleurer de ces années si rapidement passées. Il y en aura tant d'autres.

10 ans et un jour. Le grand bain.
Plonge ma fille, bois la tasse et remonte à la surface.
Je suis uniquement là pour t'apprendre à nager, mais c'est toi seule qui décidera du bassin dans lequel tu feras tes longueurs.
Un jour de cette nouvelle dizaine. Je me tiens prête aux éclaboussures.

Tiens ma main. A trois on se jette à l'eau. 1.. 2...

30 mars 2018

Le syndrome de la page blanche

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Le titre, je l’ai depuis des semaines en tête. A mesure que le dernier article s’éloignait, le blog prenait la poussière et moi avec.

Parce qu’il y avait du tout frais par-dessus, mais du tout vierge aussi. J’ai obtenu le diplôme que j’attendais après un an de reconversion professionnelle, il ne me restait qu’à compléter les cases. Une bonne dose de petits contrats, un CDI à suivre et les projets familiaux en route.

Hop, comme dans les films. Le ptit cœur sur le point final. Happy end.

Mais non en fait. Déjà parce que c’était pas la fin, justement. Je me suis retrouvée là, face à cette nouvelle vie pro que j’étais entrain de me tricoter, telle une gamine qui se retrouve à devoir aller acheter le pain pour la première fois.

Alors j’ai retardé un peu, parce que c’était confort. Déjà l’excuse des fêtes. Après tout j’avais bien mérité quelques vacances. Puis passer la seconde, sonner à des portes et leur dire « salut, bon voilà maintenant il paraît que je suis qualifiée alors je vais te montrer toutes les roulades avant et cabrioles que je suis capable de faire ! »

Sauf que, nom d’une barre asymétrique, j’me suis pas échauffée avant !  

Un peu de magnésie sur les mains et j’ai commencé à faire mes premiers enchainements.

Et puis là derrière, je m’étais pas préparée à devoir faire face à un horizon encore plus nouveau et complètement anxiogène.

Je n’avais pas envisagé que j’allais devoir écrire sur cette nouvelle page blanche les premières lignes de ma vie sans lui...

Cette fois il n'est plus question de simple confrontation aux employeurs.

Il est question de comptes à me rendre à moi-même, d'une rétrospective sur le passé en même temps que la perspective de trouver un travail.

Je te jure pourtant qu'il y avait vraiment du beau, du fort, c’était d’une puissance folle. C’était du Disneyland Paris, du Parc Astérix, du cœur soulevé, une nouvelle série Netflix de laquelle t’es incapable de décrocher parce que chaque nouvelle saison te passionne un peu plus.

De lui, du moi, de la volonté d’engloutir tout ce qu’il y avait autour de nous. Du très grand, du très bas. C'était en vouloir à l’autre, s'en vouloir à soi, s'éloigner de soi. Amour qui ébouillante, fait fondre, fondre le cœur et fondre les énergies de chacun.

Cette page blanche, c’est aussi accepter. Qu’aussi fort que je puisse l’aimer encore, nous soyons obligés de nous lâcher la main. Parce qu’au lieu de s’accompagner on s’enchaîne et qu’à force de vouloir détendre les menottes on se brise les poignets.

Peut-être que je fais un peu trop de métaphore pour exprimer l’inexprimable. Parce que je me rends à l’évidence, je n’ai jamais connu un tel raz-de-marée au fond de moi.

La souffrance viscérale ressentie chaque nouveau matin post rupture m’est familière. Mais cette fois la grande différence c’est tout le paradoxe du cœur et de la raison.

Le cœur dégueule tellement qu’il déverse de la peine dans tous mes membres. J’ai mal dedans, j’ai mal dehors, de la barre transversale qui me coupe l’oxygène à la boule en travers de mon œsophage qui m’empêche de manger.

La raison me dit que je suis une putain de combattante. Et je le sais, je vais m’en sortir. Par la porte, par la fenêtre, par tout ce que je suis encore capable de donner.

Alors j’accepte les phases de mes journées. Me réveiller et réaliser encore que ce n’était pas un mauvais rêve. M’obliger à me préparer, à me maquiller, chialer parce qu’un seul petit détail à la con me refait penser à lui à n’importe quel moment. Enlever rapidement les photos, supprimer tous les contacts entre nous, les réseaux sociaux pour ne pas être poignardée à chaque fois que je serai confrontée à sa nouvelle vie sans moi.

Sourire, être déterminée, puis entendre une chanson, voir un détail familier dans une rue, une anecdote qui nous appartenait, entendre un seul mot, se faire attaquer par un souvenir qui surgit de nulle part. Trouver amusant quelquechose qui nous fait penser à lui, avoir envie de prendre son téléphone pour le lui raconter. Puis se dire que non, à lui on ne racontera plus rien. 

Là tu appelles tes amis et en un rien de temps qu'il ne faut pour leur dire, t'es invitée à un repas improvisé, t'as des attentions, des messages, tu ris de bon cœur, tu lâches le trop plein d'eau qu'il y a en toi, tu continues à foncer dans les pistes de travail. Un appel à soirée? Tu fonces. Tu réalises que t'es happy de revoir certaines personnes. tu vois d'autres visages. Tu parles. tu existes encore.

Réaliser qu’il y a parfois des moments un peu plus légers, où la respiration reprend naturellement. 

Est-ce que c’est pour ça qu’on appelle ça un second souffle ? Se mettre en apnée quelques temps pour mieux reprendre sa respiration et s’emplir de la vie à pleins poumons ?

J’aurais tant à écrire sur cette étrange association de violence douloureuse démesurée en soi à la volonté de fer de se donner les moyens d’être encore heureux.

C’est sur un article de blog intitulé « le syndrome de la page blanche » que j’aurais finalement le plus à raconter. 

Alors je vais m’arrêter là pour cette fois. M’arrêter comme je pose le point final sur notre histoire.

Je te cache pas que je pleure. Je te cache pas que j’ai l’impression de lui redire au revoir. Je te cache pas que je réalise parfois très bien, parfois pas du tout.

Mais je te cache pas que je serai forte. Je m’en suis fait la promesse.

Parce que j’ai encore tellement de pages à écrire.

--

Ps: j'ai cherché une photo pour illustrer. Et puis je me suis dit que j'avais envie de m'aimer un peu au milieu de tout ça, me faire un câlin à moi toute seule.

Alors voilà, c'est moi sans filtre, sur une photo que je trouve jolie. Simplement.

4 décembre 2017

Etre ou ne pas être, tel est le réseau social

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Je n'ai pas vu Trucmuche depuis un sacré bout de temps. Trucmuche n'a de moi que l'aperçu que je veux bien laisser sur Facebook ou Instagram. Pourtant, Trucmuche semble croire qu'il me connaît jusqu'à la vésicule biliaire.

"Ah mais tout a l'air de rouler pour toi dis moi! J'ai vu sur Facebook que..."

Déconnexion.

Trucmuche, je suis désolée., il faut que je te dise. Je crois que tu t'es un peu laissé berner sur la boutique.

Je viens d'agrémenter ma vitrine, c'est tout. Dans ma vitrine, je mets ce qui brille, ce qui me plaît, ce qui fait que les gens ont envie de s'intéresser au magasin. C'est pas du fake, je te jure. Les articles en vitrine, tu les retrouves aussi en rayons.

Mais comme toute vitrine, je te mens un peu. Je veux que ce soit impeccable, que ça ressemble à ce que je m'efforce d'être ou de devenir. Je fais en sorte qu'elle me donne envie de pousser la porte tous les matins et que ce soit joli et attractif pour les autres si leur journée a mal commencé.

Parfois elle est aux couleurs du temps qu'il fait chez moi. Il arrive qu'elle soit un peu nue, mais j'aime y ajouter un décor, pour l'habiller, pour donner et me donner le sourire. Elle me ressemble, en un peu plus édulcoré.

C'est ce qui enjolive la façade. Mais l'arrière-boutique est privée et généralement je ne laisse pas entrer tout le monde. Parce qu'il y a les invendus et les articles démodés, ceux qui sont troués et ceux qui appartiennent au passé, ceux que je n'ose pas afficher en rayons parce qu'ils ne correspondent pas à l'image de la marque.

J'ai beaucoup observé ces derniers temps les gens qui me semblaient être les personnes les plus enthousiastes du monde, celles que tu admires parce que rien ne semble les atteindre, celles qui semblent croquer la vie à coup de filtres et de smileys.

J'ai entrevu l'arrière-boutique de mon voisin. Derrière l'humour: le burn out, les coups de sang, les larmes, la dépression. Il semble pourtant avoir trouvé le job de sa vie, il est convoité, il est bon de s'afficher près de lui, c'est tendance et ça gonfle le réseau. Mais aucun d'entre eux ne sait à quel point il va mal. Parce qu'ils n'ont pas envie de s'intéresser aux articles qui ne leur iront pas au teint.

La vitrine de ma voisine est garnie de stories night et projecteurs. Chaque verre la rend plus cool et plus insouciante. Elle est accessible, plus sociable. Dans l'ombre, son arrière-boutique est une sombre gueule de bois. Elle y jette ses escarpins qui lui ont bouffé les pieds toute la nuit, s'effondre sur son lit avec la tête qui tourne et les oreilles qui bourdonnent encore. Demain, elle postera seule ses derniers clichés de soirée, tandis qu'elle enviera les fils d'actu de ceux qui semblent passer un merveilleux dimanche en famille.

Ici, l'arrivée de bébé a été un cataclysme. Maman cache son ventre qui pendouille loin des silhouettes culpabilisatrices des comptes diktats sport et minceur qu'elle suit. Papa a des cernes aussi grandes que la muraille de Chine à cause des dernières poussées dentaires de son rejeton. Mais le bon angle, la bonne lumière et la photo en noir et blanc feront l'affaire. Quelle famille parfaite! Emballé c'est twitté

Et on en parle ce ces deux-là? Qui semblent s'aimer comme si un nouveau big bang était entrain de se produire? Nul doute que tout le monde envie leur complicité, leurs démonstrations d'affection et leurs selfies bien cadrés. Qui aurait le culot de mettre en vitrine un coeur fissuré, des nuits sans sommeil ou des rêves chiffonnés?

Le problème de tout ça, c'est qu'à force de photoshoper nos vies, je ne suis même pas certaine que nous sachions qui nous sommes vraiment.

Aujourd'hui, je suis ma lampe Ikea, demain je serai ma nourriture healthy ou mon DIY. Les rires de mes enfants deviendront un joli snap et mon nouvel an un Facebook live exceptionnel.

Nous sommes tous responsables de cette grande mascarade et je suis la première concernée.

Je travaille pour évincer de ma vie le regard des autres tandis que je me soumets chaque jour à leur jugement. 

Je ne propose pas de tout arrêter. Il y aura toujours des vitrines, des strass et du parfum synthétique.

Mais si parfois on pouvait un peu s'intéresser à ce qui se trouve en réserve, on pourrait recoudre bon nombre de déchirures et trouver pas mal de trésors.

Suis moi, je te suis, tu es et je suis, sans filtre.

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22 octobre 2017

A l'abordage

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Pleure. Pleure lorsque le monde se met à tanguer en toi.

Comme lorsque les voix de tes parents s'élevaient un peu trop fort. Comme lors de ces nuits où tu te cachais sous la couette pour te protéger des histoires de fantômes. Quand tes amis se détournaient de toi sur la cour de l'école. Ou quand les kilomètres des retours de vacances t'éloignaient de tes affinités estivales.

Laisse la houle guider ce qui t'effraie. Ne garde pas, surtout pas.

Pleure comme ces larmes de rires qui te coupaient presque le souffle. Pendant ces moments d'adolescence, ceux des imitations d'humoristes, de répliques de films. Ces moments spéciaux qui n'appartenaient qu'à vous. Connivences spéciales, débilités sans égal. Un instant, un partage, un souvenir qui ont pris naissance au fond de tes yeux mouillés. 

Pleure comme lorsque tu t'es perdue au milieu de tes cahiers, noyée dans les choix de ton avenir. Les doutes ont coulé en même temps que le reste. Rien ne s'est figé. 

Ouvre le barrage, comme lorsque tu as posé pour la première fois ton premier enfant au fond de son berceau. Rappelle toi comme tu as flotté, allongée au milieu des vagues à regarder le ciel et te dire que plus rien ne comptait au loin à part cet infini qui s'offrait à toi.

Pleure. Comme ces matins qui t'ont laisser croire que plus rien ne serait beau, que l'océan était devenu trop salé. Lorsque la solitude t'a rattrapée et qu'il semblait n'y avoir aucune bouée autour de toi pour rejoindre le rivage. 

Pleure parce que tu as eu peur, parce que tu as su tenir la tête hors de l'eau, parce que par delà les tempêtes tu es restée en vie, même si tu as bu la tasse.

Il fait chaud, il fait froid, le temps se gâte, tu crains les nuages. A l'intérieur il y a de la brume et parfois des tsunamis.

Secouée, démolie, fragilisée ? Un radeau construit de tes mains, le monde t'accueille encore.

Tu pleures de tes victoires, du navire encore plus majestueux dans lequel tu es devenue capitaine. La mer s'agite encore. Fort, bien plus fort.

C'est effrayant, c'est exaltant. C'est toi, eux, les échecs, le combat, la patience, le découragement, la colère, l'abandon, la ténacité, la fierté, beaucoup de fierté.

Tu es à bord. Aux commandes. L'océan t'appartient. Rien n'est impossible. Rien. RIEN.

Tu sais nager.

5 octobre 2017

Les petits bonheurs

http://www.flowmagazine.fr/la-liste-des-petits-bonheurs/

 

« Et toi quels ont été tes petits bonheurs de la journée ? »

Je m’installe semi-allongée en travers du lit de ma Choupie, adossée au mur. Tous les deux m’entourent et se baladent au beau milieu des souvenirs de leur journée.

Il y a ce moment où Boubou a joué aux ninjas à la récréation du matin. Il était le ninja rouge. Ça a eu l’air de lui donner beaucoup de plaisir car ses yeux brillent encore. Ce midi il était assis à côté de son meilleur copain à la cantine. Et en plus il y avait des frites au menu. Il en a repris deux fois, comme sa sœur.

Ça fait aussi partie de ses petits bonheurs à elle. En plus d’ajouter dans sa liste qu’elle était heureuse de promener Lasko, notre toutoune géant, parce qu’en plus papa bonus s’est amusé à le faire sauter très haut, et ça c’était vachement rigolo.

Elle était aussi heureuse de mettre sa nouvelle jupe. Ses copines l’ont beaucoup complimentée.

Boubou l’interrompt car les souvenirs s’enchainent.

Il est en CP cette année. Et aujourd’hui, pour la première fois de sa vie, il a tracé un trait droit avec une règle. Ça l’a rendu très fier. Il se sent de plus en plus grand, parce qu’il est en primaire et aussi qu’il a des devoirs comme sa grande sœur.

« Maman tu nous racontes les tiens de petits bonheurs ? »

Avant eux, j’aurais estimé avoir eu une journée somme toute ordinaire.

Mais nos petits bonheurs m’ont donné de nouvelles lunettes de vue. J’ai la chance d’avoir des lunettes qu’on a inventées. Elles permettent de voir les bonheurs les plus discrets, ceux qui te passaient sous le nez avant, ceux qui, même infimes, dessinent un arc-en-ciel dans ton quotidien.

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Alors je raconte…. Que lorsque j’arpente la ville en voiture pour me rendre ou revenir de mon travail, je tâche de ne pas oublier de mettre mes binocles magiques.

Et que grâce à elle je me suis aperçu qu’un vieux monsieur dans une voiture qui m’a doublée avait sur la tête une casquette avec des flammes dessus ! J’ai trouvé ça très drôle, car il semblait avoir près de 80 ans.

Qu’un jeune homme aux écouteurs dans les oreilles s’est déplacé sans se rendre compte qu’il dansait un peu, absorbé par sa musique. Je ne me suis même pas rendue compte que je souriais en regardant la scène.

Je raconte que j’ai eu un fou-rire avec ma collègue à la pause déjeuner, pour une bêtise.

Que le jardinier a tendu la pelouse à mon travail, et que l’odeur du gazon coupé était très agréable.

Qu’une dame que je ne connais pas a plaisanté avec moi dans l’ascenseur.

Que ma musique préférée du moment est passée à la radio.

Que la boulangère m’a offert une chouquette lorsque je suis allée acheter mon pain. 

Que ce soir je vais regarder un nouvel épisode d’une super série Netflix.  Et que ce sera l'occasion d'essayer mon nouveau vernis bleu pailleté.

Que les entendre me raconter leurs petits bonheurs avec tant d’enthousiasme m’enveloppe d’une joie toute molletonnée.

Au moment où je finis cet article, j’aurais tendance à vouloir regarder le gris qu’il y a en face de moi. Facile. Le garagiste vient de m’annoncer la mort de l’alternateur de la bagnole et la nouvelle amputation de mon compte en banque. La période est compliquée et je croule sous les raisons d’être fatiguée.

Mais bordel je sais à quel point si je tourne la tête, si je me penche, je peux ramasser tant de petits rayons de soleil qui me font prendre conscience que je suis heureuse.

Il suffit de recharger. Les petits bonheurs sont des prises de courant.

Si tu n’as plus de batterie, trouve au moins le temps de rebrancher ton alimentation.

 

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 ----> (PS: Je viens de tomber sur tout un tas de petits bonheurs à télécharger et imprimer en cliquant ICI . Et cette trouvaille aussi c'est un petit bonheur ^^)

7 septembre 2017

Faudra pas venir se plaindre

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Quand ton rire s'enfuira au milieu d'autres rires, dans un langage que je ne comprendrai pas. Quand tu dépasseras la barrière et que tu iras bien au delà.

Faudra pas venir se plaindre.

Quand je retrouverai mon rouge à lèvres dans tes affaires, que tu me piqueras mon jean et que mon paquet de cigarettes diminuera plus qu'habitude.

Faudra pas venir se plaindre.

Quand toi aussi tu partiras sans même m'embrasser, quand tu hausseras les épaules parce que je te demanderai de ne pas rentrer trop tard.

Faudra pas venir se plaindre.

Quand tu ne rentreras plus. Que ta chambre restera abominablement rangée. Quand le silence envahira les pièces.

Et que je regarderai les photos, que j'entendrai le souvenir de vos nuits incomplètes, de vos disputes incessantes ou de vos revendications. J'aurai pas le droit de me plaindre de ne pas avoir assez profité, des miettes sur le canapé, de la musique trop forte ou du bain qui déborde.

J'aurai pas le droit. Parce que c'était là devant moi et que ça l'est encore.

Et que tant qu'il reste quelques uns de vos petits doigts accrochés à ma main il est encore temps d'immortaliser, encore temps de se prendre dans les bras, encore temps de profiter des traces d'herbe sur vos pantalons, du chocolat au coin de vos bouches, du linge roulé en boule au pied de vos lits.

Vous avez joué à saute-mouton sur l'école maternelle et c'est bientôt le collège qui cherchera à vous attirer dans ses filets.

Et j'aimerais faire barrage, si vous saviez à quel point j'aimerais... Vous interdire d'y aller, fermer les verrous, vous garder au fond de la grotte, les uns contre les autres pour se réchauffer, se renifler, se protéger.

On vous apprend à marcher, à parler et à lire. Mais qui apprend aux parents à vous voir nous échapper? 

Le temps nous cambriole. Il est fourbe, vicieux et s'introduit au milieu des papiers d'école et de l'emploi du temps surchargé.

Il passe de pièce en pièce, nous vole les jouets premier âge, le tapis à langer, la tétine remplacée par l'appareil dentaire.

Il me vole vos vies, pour nous en offrir d'autres, sans même marchander, sans même négocier. Tel un dictateur, il décide de tout.

Alors, au milieu d'un bureau que je n'ai pas encore quitté pour aller déjeuner, je mouille un peu mes yeux.

Sans tristesse ou sans haine, c'est ma manière d'accepter. Cette larme, c'est le remerciement de vos éclats de joie et de colères qui continuent encore à instrumentaliser mon quotidien.

Cette esquisse de sourire, c'est ce qui nous attend encore et encore.

Et lorsque vos derniers petits doigts décideront de se décoller de ma paume et de pianoter l'air de votre avenir, je fermerai les yeux et je saurai que j'ai eu de la chance.

Tellement de chance d'avoir reçu, tellement de chance d'avoir vécu, tellement de chance de vous avoir fait décoller.

La porte ne sera pas verrouillée, je ne vous enfermerai pas, je vous laisserai la franchir.

Mais elle restera ouverte, toujours, pour entendre l'écho de vos rires lointains.

Pour que vous reveniez parfois vous réchauffer un peu au fond de la grotte.

15 août 2017

Mamanlescente

 

 

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Hey mec je t’écris d’une faille spatio-temporelle.

J’étais tranquille à écouter la radio libre en écrivant dans mon journal intime.Que l’adolescence c’est de la merde, que je suis amoureuse d’un type au bahut qui me calcule même pas et que j’ai eu mes règles pour la troisième fois.

Mec t’imagine pas ce qui m’est arrivé. J’ai rien compris, rien capté, rien contrôlé.

Le poster de Mariah Carey s’est mis à tournoyer, embarquant sur son passage ma tapisserie à fleurs, mes poupées en porcelaine (hello coming-out de mon côté kitch !) et mon gloss à paillettes.

J’ai perdu mes Star-Club et mes "Jeune et jolie". J’ai paumé mon Alcatel, mon compte MSN et ma virginité.

J’ai gardé une partie de mon acné, fuck.

Y a du Miley Cyrus et du Soy Luna qui traine au coin d’une chambre. C’est pas à moi je te dis.

Y a des portes qui claquent, un autre journal intime, une fillette qui se contemple dans le miroir avant d’aller à la boum de son amoureux.

"C’est à quel âge l’adolescence maman ?" Echo. D’une question posée il y a pas loin de vingt ans.

Maman ?

?

La porte me claque au nez. Je suis de l’autre côté. La relou, la daronne, celle qui "comprend jamais rien".

Mec j’ai pas fini mon adolescence. Peut-être même que je m’y suis coulée dans le béton.

J’envisage mon troisième tatouage, celui qui fera grimacer ma propre mère.

Je sors d’un week-end de festoche, de ceux dont tu ressors aussi pouilleux que le gueux de Montmirail.

Je suis une groupie, une chialeuse, une perchée.

Je suis retournée à l’école. Et si c’était pas une formation pour adultes, je peux t’assurer qu’on m’aurait déjà collé une quinzaine d’observations écrites pour bavardages intempestifs.

Alors je viens d’acheter "Petits tracas et gros soucis de 8 à 12 ans" pour essayer de me préparer au raz de marée qui s’annonce.

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Je me revois encore à la bibliothèque feuilleter la collection "Hydrogène" pour moi-même comprendre la vie, les poils et les sentiments.

Je crois bien qu’il y a une pré-ado chez moi.

Je le sais parce qu’elle souffle beaucoup plus qu’avant quand je la contredis. Sans doute un symptôme.

Je le sais parce qu’elle commence à se dire que « ça c’est trop la honte ».

Je le sais parce qu’elle « dab ». Qu’elle laisse échapper des gros mots.

Qu’elle commence à me piquer des bijoux.Et du maquillage (oh ! Détends toi là !).

Toutes les deux on va essayer de déchiffrer tout ça ensemble. Je suis pas certaine d’être prête je t’avoue.

Et je te promets pas non plus de la faire rentrer dans les rangs. De toute façon j’ai jamais réussi à y marcher droit finalement.

J’imaginais certainement qu’avec les années et les enfants, j’allais passer dans une machine qui allait me transformer en adulte raisonnable, passionnée de politique, de prêts immobiliers, abonnée à Marie-Claire et à Femme Actuelle cuisine.

Est-ce que c'est ça être adulte ? Engager des débats interminables devant notre nouvelle porcelaine de chez « Maisons du Monde » en présentant fièrement sa nouvelle recette de gigot d’agneau ?

Amusant comme j’ai plus souvent l’impression d’essayer de jouer ce « rôle » que de me l’approprier. Pour faire comme eux. Etre grande.

Alors tu te doutes que la bouclette dorée qui cherche des réponses dans mes paroles quand moi-même je suis encore blindée d’interrogations, ça va être compliqué de la guider.

Au fond je m’en fous. Le catalogue Ikéa on l’arrachera. Nous on se bouffera un croque-monsieur devant "Hartley Cœur à Vif". Même qu’on fera ça en plateau tv. Qu’on se fâchera, qu’on claquera des portes. Qu’on grandira ensemble. Ou pas.

Si grandir c’est être gris, on reprendra le gloss à paillettes.

En chantant du Mariah.

 

" Cause there's a light in me

That shines brightly

They can try

But they can't take that away from me

From me "

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27 juin 2017

Les biscottos de mes 30 ans

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Je sais qu'elle est floue cette photo. Mais je l'aime. Parce qu'elle représente celle que j'ai toujours rêvé de devenir, ce que j'ai gagné, ce que je me suis offert.

Elle représente mes 30 ans, cette autre vie que je n'osais pas toucher du doigt. Parce que je me sentais faible, ancrée à mes habitudes et à mes certitudes. Paralysée par mes craintes, par les choix que j'avais faits jusque là. 

Les jeux étaient faits, j'avais fait tapis.

Mais s'il y a une personne, une seule personne derrière l'écran qui puisse lire ce message alors même qu'elle abandonne sa partie, je souhaite simplement qu'elle puisse se raccrocher à quelques lignes, à quelques mots posés ici.

Je ne suis pas plus forte que toi. Je suis sensible, émotive et trop souvent défaitiste. Je m'agace d'un rien, je m'insulte régulièrement d'être maladroite, étourdie et désorganisée. Ma vie est un fourre-tout, mon monde est un fourre-tout. Je prends, je teste et je me vautre.

J'ai cru mourir de chagrin plus d'une fois, j'ai connu des réveils en sanglots, des jours sombres où la simple perspective d'avancer dans un brouillard opaque me semblait insurmontable. J'ai connu le manque d'appétit, une taille de guêpe reflet d'un mal-être installé. Une taille de moins, le sourire en moins.

Même joueur joue encore.

D'où m'est venue cette force enfouie, insoupçonnée, surprenante? 

J'ai entendu "Step by step", on m'a promis des lendemains à grands coups d'amitié, de danse, d'ivresse, de rires, de hurlements, de baise et de repos un peu parfois...

Tout remuer pour tout recommencer. Vivre pour revivre.

Et se reprendre. Se plaire, et finalement plaire. Réussir un peu et se donner le courage de réussir encore. 

On m'avait dit "ça ira mieux". On n'y croit jamais. On se plante encore. Mais il est là, au pas de la porte, attendant qu'on se baisse pour le ramasser.

Le bonheur.

Il est dans les conneries de tes potes, dans les bisous de ton enfant, dans les repas familiaux du dimanche, dans le soleil du mois de juin, dans l'euphorie d'un concert, dans le compliment d'une voisine, dans l'émotion d'un beau film, dans la grasse mat du week-end, dans les souvenirs de ton enfance, dans des rencontres, dans des retrouvailles, dans un câlin, dans une musique que l'on aime, dans un orgasme...

Les pieds joints, parfois je m'arrête de courir et je souffle un peu en tournant la tête. Le panorama de ma vie me plaît. Il n'est pas parfait mais il est au delà de mes espérances passées.

Cette photo, c'est une définition, une évidence sur ce qui m'arrive aujourd'hui. Je n'hésite plus à rire à gorge déployée, à oser un style ou une folie. Je ne plais pas à tout le monde. Et je m'en fous, beaucoup plus qu'avant. Et je n'ai plus honte de pleurer non plus.

C'est mon amie Marie qui a pris cette photo : la guinguette des Ponts de Cé, un après-midi à l'aube de l'été, bière à la main en toute simplicité.

Marie et moi ça fait un an. Et comme plusieurs nouvelles amitiés c'est une évidence, comme ma vie d'aujourd'hui, comme une multitude de permissions que je me donne. ça ne se commande pas, c'est une discussion, puis deux, puis la suite qui s'inscrit comme si tout était déjà écrit.

Ce qui me plait dans tout ça c'est que je ne sais pas.

Et je ne veux pas savoir, ce que demain me réserve, de quoi ma vie sera faite dans un an, deux ans, dix ans.

Parce qu'il y aura d'autres rencontres, d'autres rêves et d'autres surprises. 

Tu sais, il y a une toile juste au dessus de mon canapé.

J'y ai déposé de la peinture, des mots, des paillettes et des tranches de vie. J'y accroche des badges, des cartes et des photos.

Mes enfants de chaque côté de mes joues, le souvenir de ma soeur et moi avant un spectacle, les prémices du duo merveilleux que l'on forme avec mon ours ou sa complicité avec mes lutins.

Les places de concert d'Indochine y sont bien sagement accrochées avant d'être utilisées l'an prochain.

En attendant et puisque je suis une fan invetérée de ce groupe, une phrase au dessus de ce tableau symbolique résume ce qui était, ce qui est et ce qui restera une devise qui m'est chère:

"Vivre encore plus fort".

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(Petit conseil lecture dans la même dynamique de développement personnel:)

"Le jour où j'ai appris à vivre"

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