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Mon côté de la barrière
22 octobre 2017

A l'abordage

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Pleure. Pleure lorsque le monde se met à tanguer en toi.

Comme lorsque les voix de tes parents s'élevaient un peu trop fort. Comme lors de ces nuits où tu te cachais sous la couette pour te protéger des histoires de fantômes. Quand tes amis se détournaient de toi sur la cour de l'école. Ou quand les kilomètres des retours de vacances t'éloignaient de tes affinités estivales.

Laisse la houle guider ce qui t'effraie. Ne garde pas, surtout pas.

Pleure comme ces larmes de rires qui te coupaient presque le souffle. Pendant ces moments d'adolescence, ceux des imitations d'humoristes, de répliques de films. Ces moments spéciaux qui n'appartenaient qu'à vous. Connivences spéciales, débilités sans égal. Un instant, un partage, un souvenir qui ont pris naissance au fond de tes yeux mouillés. 

Pleure comme lorsque tu t'es perdue au milieu de tes cahiers, noyée dans les choix de ton avenir. Les doutes ont coulé en même temps que le reste. Rien ne s'est figé. 

Ouvre le barrage, comme lorsque tu as posé pour la première fois ton premier enfant au fond de son berceau. Rappelle toi comme tu as flotté, allongée au milieu des vagues à regarder le ciel et te dire que plus rien ne comptait au loin à part cet infini qui s'offrait à toi.

Pleure. Comme ces matins qui t'ont laisser croire que plus rien ne serait beau, que l'océan était devenu trop salé. Lorsque la solitude t'a rattrapée et qu'il semblait n'y avoir aucune bouée autour de toi pour rejoindre le rivage. 

Pleure parce que tu as eu peur, parce que tu as su tenir la tête hors de l'eau, parce que par delà les tempêtes tu es restée en vie, même si tu as bu la tasse.

Il fait chaud, il fait froid, le temps se gâte, tu crains les nuages. A l'intérieur il y a de la brume et parfois des tsunamis.

Secouée, démolie, fragilisée ? Un radeau construit de tes mains, le monde t'accueille encore.

Tu pleures de tes victoires, du navire encore plus majestueux dans lequel tu es devenue capitaine. La mer s'agite encore. Fort, bien plus fort.

C'est effrayant, c'est exaltant. C'est toi, eux, les échecs, le combat, la patience, le découragement, la colère, l'abandon, la ténacité, la fierté, beaucoup de fierté.

Tu es à bord. Aux commandes. L'océan t'appartient. Rien n'est impossible. Rien. RIEN.

Tu sais nager.

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